sur nous

Sur nous

  • Posted on: 11 September 2015
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Interview de notre Père dans le Seigneur paru dans la revue « La Famille orthodoxe», no. 53 (Juin 2013).

« Le Christ est parmi nous! »

            Père, beaucoup de gens savent que le premier monastere orthodoxe roumain du Benelux (où, depuis plus d’un an habitent déjà quelques moniales) a été fondé grâce au sacrifice et au soutien matériel et spirituel de beaucoup de gens aimant Dieu à travers le monde, mais surtout d’un groupe de chrétiens rassemblés autour de vous et qui s’est constitué en véritable communauté. C’est un peu étrange qu’autour de l’église d’un monastère vive une paroisse si dynamique ! Comment tout cela a-t-il commencé ?

         Il s’agit d’une longue histoire et jusqu’à un certain point, elle est d’ordre personnel. De mon point de vue, tout cela a commencé il y a longtemps. Depuis le début, j’ai reçu, comme un don, la conscience du fait qu’un fil invisible me relie à toutes les personnes. J’ai toujours senti que quelque chose nous unit au-delà des apparences, des relations et des mots. Le fait que j’aie vécu mon enfance à la campagne où les liens entre les gens étaient, en général, plus profonds  - et les gens mêmes étaient plus profonds - a joué un rôle important à cet égard. En outre, j’étais aussi un passionné d'échecs, et j’aimais beaucoup la devise de la FIDE (la Fédération Internationale des Echecs) : «gens una sumus» («Nous sommes un seul peuple»). En ce sens, des années plus tard, j’ai apprécié John Donne, cité par Hemingway dans le titre de l’ouvrage «Pour qui sonne le glas» (For Whom the Bell Tolls?), qui dit la même chose: «La mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain. Ainsi donc, n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas: c’est pour toi qu’il sonne». 

 Mais tout était à un niveau superficiel car, à l’époque, je n’étais pas croyant et je n’imaginais pas que ce rêve de vivre avec des «étrangers» comme avec ma propre famille puisse être atteint.

Quand le Seigneur m'a amené à l'Église, j’ai commencé à lire le Nouveau Testament et les écrits des Pères de l'Église dans une perspective différente. Et parmi les nombreuses choses qui me réjouissaient, j’ai trouvé l'idée que j’ai mentionnée auparavant. Elle «flotte» dans tout le Nouveau Testament, mais est clairement exprimée dans la prière sacerdotale dans l'Évangile de Jean : « Que tous soient un, comme Toi, Père, Tu es en Moi et Moi en Toi, afin qu'eux aussi soient un en Nous» (Jean 17, 21) ou dans les Actes : « La multitude de ceux qui avaient cru n’avait qu’un cœur et qu’une âme» (Actes 4, 32). Et je me suis dit : L'Église est l'endroit où l’on peut accomplir ce désir: être plusieurs ensemble et vivre comme une seule famille, comme un seul homme !

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